Login

Pac Fischer Boel perplexe sur les intentions britanniques de réviser la PAC

La commissaire européenne à l'Agriculture Mariann Fischer Boel s'est montrée perplexe jeudi à l'égard des intentions du Royaume Uni de revoir la politique agricole commune (PAC) des 25 dans le cadre de nouvelles négociations sur le budget communautaire.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

"Je continue de me demander ce qu'ils veulent réellement. Est-ce un +gimmick+ ou un jeu? Car je n'ai rien vu de concret sur ce qu'ils veulent", a-t-elle déclaré lors d'une rencontre avec des journalistes. Alors que Londres, qui prend vendredi la présidence de l'Union européenne, continue de lier tout réexamen de son rabais aux finances communautaires à une baisse des dépenses de la PAC, la commissaire a pointé du doigt l'attitude britannique lors de la dernière réforme du secteur il y a deux ans.

"Pendant les négociations en 2003, il y avait une proposition de plafonner les aides directes aux agriculteurs et qui a voté contre?", a-t-elle interrogé, en référence au refus du Royaume Uni d'avaliser alors une disposition qui aurait affecté notamment la famille royale et l'aristocratie foncière du pays. La commissaire a par ailleurs réitéré avec vigueur son opposition à tout co-financement de la PAC, actuellement la seule politique européenne totalement intégrée, par les Etats membres. "Bien sûr, ce serait un moyen d'alléger la pression sur le budget... mais à mon avis, cela signifierait que nous détruisons la PAC car ce serait le premier pas vers une renationalisation", a-t-elle dit.

Elle a souligné "ne pas pouvoir imaginer" un co-financement "obligatoire" des dépenses agricoles car cela reviendrait "à ce que la Commission décide du budget" des Etats membres. Elle s'est dite convaincue que dès lors, "un certain nombre d'Etats membres" réticents à l'égard de la PAC, comme son propre pays le Danemark, ne dépenseraient "pas un seul euro" pour leur agriculture, tandis que d'autres, comme la France, subventionneraient "lourdement" la leur. "Alors, on verrait un déséquilibre complet", a-t-elle affirmé, évoquant le risque de "briser le marché intérieur".

"Au bout du compte, les dépenses agricoles en Europe ne diminueraient pas", a-t-elle ajouté. Interrogée sur les conséquences de l'échec des Européens à s'entendre sur leur budget 2007-2013 pour la position de l'UE dans les négociations à l'Organisation mondiale du commerce, dont l'agriculture est l'un des volets les plus importants, Mariann Fischer Boel s'est voulue rassurante. "La réforme de 2003 est en place et je ne vois pas l'absence de perspectives financières mettre l'UE sous une pression particulière", a déclaré la commissaire.

En coulisses, certains responsables bruxellois craignent que l'offensive britannique sur la PAC depuis l'échec du sommet de Bruxelles des 16 et 17 juin affaiblisse l'UE à l'OMC, en suscitant de nouvelles attentes de ses partenaires en matière de libéralisation des échanges agricoles.

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement